La marche blanche qui a eu lieu à Saint-Denis de La Réunion, le
dimanche 28 novembre 2010, s'est fort bien déroulée jusqu'à l'arrivée
sur le podium. Tout a capoté quand Fabienne Couapel-Sauret a pris la
parole en tant que vice-présidente de la Région Réunion. A peine
a-t-elle prononcé le nom de Didier Robert, président de la Région, que
les trois grandes marmailles de l'UFR, comme les marmailles
la cour,
rient, parlent, gesticulent tout à côté du micro pour empêcher de
parler ou décontenancer l'oratrice. Les trois comparses sont à deux
doigts de lui crêper le chignon! Et dire que c'était une marche contre
la violence faite aux femmes! Chassez le naturel, il revient au galop!
La blancheur passe au rouge bien teinté : dans l'assistance, on
reconnaît des élus du PCR et une foule de femmes de l'UFR, également
étiquetée PCR. Fabienne Couapel-Sauret, seule élue de droite, est
perdue au milieu du rouge qui ne se voit pas. Elle fait visiblement
tache d'huile et on sait le lui faire remarquer par des vociférations
dignes d'une cour de récréation. On bêle à qui mieux mieux; toute la
bergerie du PCR, brebis d'abord, moutons ensuite, s'en donne à coeur
joie pour étouffer la voix de la louve qui s'est glissée dans la
paisible bergerie! La campagne des cantonales est lancée, et bien
lancée. Evidemment, on peut reprocher à l'oratrice, effectivement toute
décontenancée - on le serait à moins - d'avoir glorifié un peu trop son
mentor au milieu d'une assistance toute rouge qui déteste royalement
Didier Robert, l'usurpateur de la Région Réunion.
Mais peut-on lui reprocher d'avoir évoqué la nouvelle loi votée en
faveur des femmes et à l'encontre des conjoints violents, à elle,
juriste de profession? Et c'est bien à ce moment-là qu'Huguette Bello,
présidente de l'UFR et députée de la république, tout agitée, ouvre une
bouche démesurée pour crier sa réprobation! Elle donne le ton à sa
fidèle assistance! Voilà la démocratie bananière dans tout son éclat
sous notre triste tropique!
Qu'eût-il fallu faire pour ne pas donner le spectacle d'une cour de
récréation en ébullition! Tout simplement laisser parler l'oratrice et
après, le plus calmement, prendre la parole pour donner son point de
vue, sans avoir à ressusciter les Harpies qui ont tant fait souffrir
les Grecs d'antan! Et Dame Démocratie eût perdu son vilain bananier!
Garder son sang-froid comme de paisibles enfants! Et prendre exemple
sur la très remarquable Thérèse Baillif, à juste titre commandeur de
l'ordre national du Mérite! Elle seule, elle est sortie de cette
piteuse pantalonade la tête bien haute!
Autre attitude à adopter en cette circonstance : au lieu de vociférer
comme des gamins, quitter tout simplement la réunion; et, comme les
manifestants étaient presque tous d'étiquette PCR, la vice-présidente
de la Région Réunion se serait retrouvée seule en face de son micro! A
l'Assemblée Nationale, il n'est pas rare de voir les députés quitter
l'hémicycle pour manifester leur mécontentement!
Si on observe bien la video, on se rend compte que le PCR avait bien la
main mise sur la manifestation. Un peu en retrait, on voit Pierre
Vergès, entouré de ses dalons : ex vice-président chargé du tram-train
qui a déraillé, il ne peut avoir qu'un gros pincement au coeur en
écoutant sa rivale chargée du dossier Trans Eco Exprès!
Plus près de l'oratrice se trouve Catherine Gaud, ex première
vice-présidente de la Région. Autre dalon du PCR, Roland Robert, maire
de La Possession. On peut remarquer aussi la présence de Nassimah
Dindar, présidente du Département : tout sourire, bien qu'elle ait
licencé plus de 1200 femmes de l'Arast. De droite en principe, elle
manage sa collectivité avec sa majorité de gauche, nourrissant l'espoir
de devenir bientôt sénatrice grâce au concours du PCR. Dans cet
environnement hostile, avec banderole de l'UFR bien étalée, Fabienne
Couapel-Sauret fait tout de même figure de femme courageuse au milieu
d'une horde de mégères!
Gérard Jeanneau La Possession, le
29 novembre 2010
Pour
mieux apprécier les vaillants coups d'encensoir de Fabienne
Couapel-Sauret, il faut se souvenir de la précédente manifestation, à
Saint-Denis en faveur de Sakineh, qu'on voulait lapider. Huguette Bello
a dit les mots justes qu'on attendait d'elle en sa qualité de
présidente de l'UFR, mais bien vite le discours a pris un virage bien à
droite : drapée tout subitement de son costume de députée, elle a dit
en long et en large tout le mal qu'elle pensait de Sarkozy, et sous les
applaudissements nourris des membres du PCR venus là encore en grand
nombre.
Finalement la bergère Fabienne Couapel-Sauret n'a fait que donner la
bonne réponse à l'autre bergère! Huguette Bello a pris bêtement le
bâton pour se faire battre. Elle s'est arrosée toute seule!
Le grand maître Lévi-Strauss va finir par soutenir que les tropiques ne
sont pas toujours tristes et Balzac va regretter que les méchants
ciseaux de la Parque l'aient empêché d'ajouter encore quelques
chapitres à sa charmante Comédie Humaine!