Pierre Vergès se fâche tout rouge et donne sa leçon de droit :
"Je n’ai pas pour habitude de me livrer à la polémique avec celles et ceux qui font l’effort d’une analyse de la vie politique. À
un moment où la mode pour tout un chacun est à clouer au pilori les
"zélés" et les "politiciens" – sans doute pour exorciser le fait que
ces "donneurs de leçons" ou "censeurs impitoyables" n’ont pas le
courage de se lancer dans ce monde compliqué et justement impitoyable
-, il est louable de voir des personnes s’efforcer de montrer que la
politique est comme la société elle-même, avec du bon et du mauvais. Mais il me semble utile de rétablir un certain nombre de vérités, quand un commentateur se lance dans une analyse erronée. Il en est ainsi quand Jismy Ramoudou confond mandat et responsabilités procédant de ce mandat. En substance, il écrit ceci pour attester que j’ai cumulé des mandats : "Pierre
Vergès qui était vice-président du Conseil régional, PDG de la SR21 et
PDG de Ile de La Réunion Tourisme, n’est plus que vice-président du
Conseil général." Je sais, tout le monde n’est pas juriste de formation.
Voir son article cousu de fil blanc, teinté de rouge : non cumul des mandats.
Faisons
tout de suite remarquer à notre juriste-péi que mandat signifie bien,
étymologiquement parlant, tâche confiée à quelqu'un. Jismy Ramoudou n'a
pas fait un lerreur. Ainsi rien ne m'empêche de dire, sourire aux
lèvres : "Je donne mandat à mon employée de maison de nettoyer ma
voiture tous les vendredis, tout comme un juge a donné naguère mandat
d'amener Ti-Pierre devant lui". Il y a mandat et mandat, tâche et tâche. Tâchons d'y voir clair !
Il y a chez
nos élus des mandats qui donnent naissance sans douleur aucune à de mirifiques petits mandats.
Le maire de La Possession aurait beaucoup à dire sur ce dernier
point : son unique mandat de maire lui ouvre la porte du Conseil
Général, du TCO, de l'Association des Maires, etc. etc. Si certains ne
donnent pas d'euros, ils procurent des avantages indéniables : des
voyages par ci, des voyages par là, etc. pour soi-même ou ses dalons, une mission par ci, une mission par là. On peut même voir son tantine
à Paris
régulièrement si le coeur vient à chanter ainsi. Notre bon maire a su
accorder des voyages à ses dalons
quand le Comité de Jumelage battait son plein avant d'être épinglé par
la CRC pour obscurité flagrante. Et il sait accorder de petits mandats,
appelés astucieusement délégations, à ses adjoints et les retirer à
quelques-uns d'entre eux quand l'attelage tire à hue et à dia. Son
fils, le dauphin, dispose, grâce aux jeux des petits mandats, d'un joli
pécule à la fin de chaque mois sans jamais entrer dans ce prétendu
monde compliqué et justement impitoyable. Le dauphin a la chance d'être
vice-président du TCO qu'il fréquente au gré de son humeur et il
perçoit pour cette périlleuse prestation plus de 1700 euros par mois.
Voilà juste le compte d'une tâche que lui confie son bon papa. Passons
sur les autres aussi juteuses.
Pierre
Vergès, notre juriste-péi, raisonne comme François le Débonnaire, l'actuel locataire de l'Elysée. On va
mettre de l'ordre dans le cumul des mandats. Sourire aux lèvres, il
applaudit des deux mains, n'étant nullement touché par la future loi.
Il s'agit des gros mandats seulement, ceux que détiennent bon nombre
d'élus nationaux, députés et sénateurs, qui gouvernent ici et là
régions, départements ou encore divers groupements de communes, appelés
EPCI, dirait notre juriste-péi. Seulement François le Débonnaire
s'arrache les quelques cheveux qui lui restent : on rue déjà dans les
brancards, certains de ses apôtres n'ont pas envie de voter la loi
telle qu'elle se profile; des amendements se préparent; on ne devrait
viser que les très grosses communes comme Paris, Lyon et Marseilles.
Huguette Bello n'a pas de souci à se faire, ni le socialiste des
champs, Patrick Lebreton, ni notre Cincinnatus-péi, Jean-Claude
Fruteau, qui se dévoue corps et âme pour la plèbe et la sauvegarde de
ses privilèges. Oui, on va mettre la barre bien haut et épargner de
bonnes têtes. Pierre Vergès va peut-être déchanter si la tête de
Saint-Paul ne tombe pas. Et elle est assez bien en cour pour échapper
au couperet de la loi de François le Débonnaire !
Je
crois
savoir tout cela grâce à mon amie, la Pythie de Delphes, qui voit
clairement l'avenir de ce monde compliqué et justement impitoyable où
l'on se fait tant de soucis pour enrichir son escarcelle au jeu
des
mandats, délégations et missions ! Pierre Vergès donne
l'impression de
nous avoir dépeint l'univers impitoyable de Dallas. Pourtant son bon
papa l'a sérieusement épaulé sans que le fiston ait eu à suer sang
et
eau, comme il a su le faire pour Françoise, ex-princesse de la MCUR.
Telle était la gestion au temps des rois et de
l'esclavage. Pourquoi donc se mettre en exergue comme on
peut le faire d'une
breloque un peu dorée au point de laisser croire
qu'on est un très glorieux
héros des urnes ? Ti-Pierre a son parfait alter ego, Tartarin de
Tarascon !
Mais revenons à notre mouton, au mot qui fâche mandat. Pour plus de clarté, on peut employer le terme imagé de casquette pour le mandat et pour le petit mandat ti-casquette. Chaque élu peut compter les siennes. A Ti-Pierre
d'ôter le voile là-dessus pour son propre compte.
Et qu'il n'oublie
surtout pas sa ti-casquette que lui a donnée le maire du Port, à la mairie du Port, sa meme meme !
Gérard Jeanneau La Possession, le 4 octobre 2012
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